Le Canada fait piètre figure en matière de temps d'attente à l'urgence. Parmi les 11 pays sondés par l'OCDE, il arrive dernier avec une moyenne supérieure à 4 heures d'attente. Cette situation préoccupe grandement la population qui, selon un sondage CROP effectué par Radio-Canada, estime que l'attente à l'urgence est le principal problème du système de santé après l'accès aux médecins de famille.
Devant un portrait aussi peu flatteur du système de santé canadien, il n'est pas surprenant que les professionnels de la santé tentent d'identifier les causes de l'attente à l"urgence. Mais se penchent-ils sur les bons facteurs?
Pour expliquer les longues heures d'attente, la pénurie d'urgentologues est souvent pointée du doigt. Selon une étude menée conjointement par l'ACMU, le CMF et le CRMC, il manquerait 478 urgentologues au Canada, et ce nombre pourrait croître jusqu'à 1,071 en 2020.
Le manque de médecins de famille serait également en cause. Par exemple, le journal officiel du CMFC émet l'hypothèse que les citoyens sans médecin de famille ont tendance à se rendre à l'urgence pour des situations non urgentes.
À la quantité insuffisante de médecins s'ajoutent souvent des facteurs économiques : les compressions de 60 milliards de dollars annoncées au Canada au cours des 10 prochaines années ont et auront probablement une incidence sur la mise en place de nouvelles solutions.
Finalement, l'attente à l'urgence pourrait être causée par le mode de financement des hôpitaux. Actuellement, les hôpitaux reçoivent un budget en fonction des dépenses effectuées dans le passé. Selon l'IEDM, un financement à « l'activité », c'est-à-dire qui augmente en fonction du nombre d'interventions médicales effectuées, serait susceptible de diminuer le temps d'attente à l'urgence sans affecter la qualité des soins.
Quand vient le temps d'identifier les responsables de l'attente à l'urgence, nous portons naturellement notre attention sur les facteurs quantitatifs. Nous tentons, par exemple, de faire une corrélation entre le nombre d'heures d'attente et le nombre de médecins disponibles par patient. Mais de nombreux facteurs qualitatifs peuvent également influencer l'attente à l'urgence, notamment la communication entre les différents intervenants de l'hôpital.
Une commission américaine qui s'est déroulée en 2013 a conclu que les problèmes de communication sont responsables de 70% des événements critiques et des délais dans les traitements médicaux. Toujours aux États-Unis, 23,000 poursuites médicales ont été examinées par le CRICO et plus de 7,000 d'entre elles étaient liées à des problèmes de communication. Comment la communication peut-elle jouer un rôle aussi majeur?
Imaginez qu'un patient soit admis dans un département d'urgence. Il doit d'abord être « trié » selon la gravité de son cas, examiné par le médecin de garde, puis vu par un médecin spécialiste.
Selon une étude menée dans deux hôpitaux affiliés à l'Université de Toronto, une fois sur sept, le personnel de l'hôpital envoie une alerte « pagette » au mauvais médecin de garde. Évidemment, plusieurs minutes peuvent s'écouler avant que le personnel de l'hôpital soit informé de l'erreur et tente une nouvelle communication. Même lorsque le personnel parvient à rejoindre le bon médecin de garde, le délai pour le rejoindre n'a pas nécessairement été court. Une étude menée par le Spyglass Consulting Group constate que 53% des infirmières ont de la difficulté à identifier quel médecin est disponible dans le département d'urgence.
Le patient se retrouve donc à attendre à l'urgence non pas parce que l'hôpital manque de médecins ou de budget, mais parce que les outils de communication employés ne sont pas à jour. S'il s'avère que le patient est dans un état critique, cette problématique peut engendrer d'importantes répercussions.
Lors d'une entrevue accordée par Devenir entrepreneur, Patrice Gilbert, cofondateur de PetalMD, identifiait quatre ennemis du système de la santé : le téléavertisseur, le télécopieur, le téléphone et le logiciel Excel.
Comment se fait-il que des technologies comme le téléavertisseur et le télécopieur, qui ne sont plus utilisées depuis plus d'une dizaine d'années par la majorité des entreprises et des individus, soient encore la norme dans les hôpitaux? Comment se fait-il que l'on puisse prendre un rendez-vous en ligne avec son coiffeur depuis déjà plusieurs années, mais rarement avec son médecin? Sans doute parce que dans le domaine de la santé, les outils actuels semblent employés « depuis toujours », ce qui fait en sorte que la résistance au changement est importante.
Il ne faut toutefois pas accuser les hôpitaux d'être réfractaires au changement, car pour un établissement ouvert 24/7 et dans lequel des vies sont en jeu, l'implantation de nouveaux outils de communication peut paraître comme une tâche colossale. Il ne faut donc pas seulement sensibiliser les hôpitaux à l'enjeu des outils de gestion et de communication : il faut également faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faciliter leur transition.
Pour s’adresser aux problèmes des longueurs heures d’attente à l’urgence, il ne suffit pas de produire des constats et des analyses. Il faut passer à l’action. Nous avons donc développé des solutions à la fine pointe de la technologie qui peuvent avoir pour effet de réduire le temps d’attente à l’urgence au Canada : une pour les départements de médecin, une pour les hôpitaux. Comme nous sommes conscients que la mise en place d’une nouvelle technologie représente un défi important dans l’univers de la santé, chaque solution est implantée par une équipe expérimentée en gestion du changement.
Une solution qui permet de rejoindre le bon médecin de garde grâce à une liste à jour et accessible à partir de n'importe quel appareil mobile. Élimine les confusions et les délais de communication engendrés par l'utilisation de télécopieurs et« pagettes ».
Une solution qui permet de créer automatiquement et de gérer efficacement les horaires des médecins. Sauve du temps aux médecins, notamment aux planificateurs d'horaires, et optimise la distribution des quarts de travail. S'adresse aux départements hospitaliers tels que l'urgence, la cardiologie, la pédiatrie, la radiologie, la gynécologie, etc.
Pour réduire le temps d'attente à l'urgence, les hôpitaux canadiens ne peuvent plus concentrer tous leurs efforts sur l'expansion de leur département : ils doivent également s'outiller des meilleures technologies de gestion et de communication disponibles afin d'optimiser l'utilisation de leurs ressources. Plus que jamais, la qualité des soins de santé canadiens doit passer par une mise à jour des technologies.